De De Gaulle à Macron. Sécurité sociale : histoire d'un sabotage
Le 21 janvier dernier, l’hebdomadaire souverainiste Marianne publiait des fuites sur le programme économique qu’Emmanuel Macron devrait mettre en œuvre s’il était réélu suite à la présidentielle d’avril prochain. Et au milieu d’un certain nombre de mesures antisociales, Marianne évoquait l’étatisation de l’assurance chômage, qui serait transformée en sixième branche de la Sécurité sociale. Dans les faits, quels changements induirait cette étatisation ? La Sécurité sociale n’est-elle pas, en réalité, gérée de manière paritaire par les partenaires sociaux, patronat et syndicats ? En quoi la gestion de l’UNEDIC, qui pilote l’assurance-chômage, diffère-t-elle aujourd’hui de celle de la Sécurité sociale ?
Dans cet entretien accordé au Média, Bernard Friot esquisse une histoire de la Sécurité sociale, et montre comment la rupture qu’a constituée la création en 1946 du régime général n’a cessée d’être combattue depuis lors par les gouvernements successifs et le patronat. Des fois avec la complicité objective de syndicats flattés d’être partie prenante d’un système paritaire là où, au départ, il s’agissait d’ériger des caisses gérées intégralement par et pour les travailleur.euse.s.
Interview du 5 février 2022 pour l’émission L’entretien d’actu animée par Théophile Kouamouo et publiée sur le site internet du Média.